Les enfants du désert est un projet d’installation qui se propage et prend vie dans un espace. Les différents artistes prenant part au projet sont amenés à réfléchir à l’essence de leur geste, de la danse au théâtre, de la photographie à la musique, de l’idée au volume. Et part l’allégorie du désert, à dépouiller de leur art l’écorce en cherchant son noyau. De cette approche notre volonté est de faire naître une œuvre ou chaque impulsion chaque réalisation est la naissance d’une excroissance artistique. Une façon d’instaurer un dialogue vital entre les arts et les individus. De la même façon qu’un organisme s’adapte et évolue dans un environnement.
Déconstruction:
Dans son discours au collège de France Roland Barthes, parle de l’expérience de désapprendre, de ce moment où nous laissons nos savoirs se défaire.
Puisque que nous sommes légions, parce que nous sommes multiples, il est aussi un temps où nous devons nous dévêtir de toutes les peaux que nous avons su prendre.
Oublier. Un temps pour oublier le corpus d’images, le corpus littéraire, philosophique, musical que nous avons créé, pour trouver celui qui ne tient plus que par la sensation. Monstrueux puisque singulier dans sa chair, chimérique, anaturel, surnaturel.
«Les enfants du désert» nous parle de ce lieu, cette installation, est une déconstruction des possibles accumulés, vers un impossible réel, une déconstruction des formes individuelles, des formes d’expressions, des formes de représentations, vers un assemblage chimérique, composé de ce qui chez l’autre tient aussi de nous-même. Cette déconstruction est un flou de mouvement, celui qui nous confond, celui qui mêle les sens pour qu’ils ne deviennent plus qu’un corps mouvant.